La Blockchain peut-elle stopper les épidémies d’E. coli ?

Les épidémies d'E. coli et de salmonelles de cette année au Canada et aux États-Unis ont fait la une des médias en ce qui concerne la capacité de la chaîne de production à prévenir de telles épidémies. Bien qu'un système de grand livre distribué ne soit pas préventif, il peut être utilisé dans le cadre d'un système plus large pour retrouver et identifier rapidement la source exacte des foyers infectieux.

/ Publié le décembre 19, 2018

Les épidémies d’E. coli et de salmonelles de cette année au Canada et aux États-Unis ont fait la une des médias en ce qui concerne la capacité de la chaîne de production à prévenir de telles épidémies.

Bien qu’un système de grand livre distribué ne soit pas préventif, il peut être utilisé dans le cadre d’un système plus large pour retrouver et identifier rapidement la source exacte des foyers infectieux. Ce processus d’identification pourrait éliminer la nécessité d’une élimination massive des denrées alimentaires et permettre une identification plus précise des personnes réellement menacées. Il ne semble pas aussi accrocheur lorsqu’il est formulé avec précision, mais il est important que les investisseurs en comprennent les détails. Des titres faisant état de l’utilisation de la chaîne de blocs pour mettre fin d’une manière ou d’une autre aux épidémies d’E. coli sont apparus sporadiquement depuis l’annonce de Walmart qu’elle utilisera le réseau Food Trust d’IBM comme solution pour son initiative de traçabilité alimentaire Walmart. La plupart des cas se concentrent autour de septembre 2018, lorsque Walmart a partagé la nouvelle avec la presse et le public par de multiples canaux, notamment un article intitulé “A la suite de l’épidémie de E. coli de la Romaine, Walmart déploie une chaîne de traçabilité pour suivre les feuilles vertes“. Alors que de nombreux titres ont demandé une variation sur la question de savoir si la chaîne de traçabilité pouvait prévenir les épidémies de E. coli, la plupart des articles de presse légitimes ont ensuite précisé que la chaîne de traçabilité était utilisée comme pièce comptable du puzzle de la chaîne d’approvisionnement que le réseau Food Trust d’IBM est censé résoudre. Par exemple, l’article de Walmart décrit la difficulté de suivre des produits spécifiques du champ à la table. Lorsqu’une épidémie d’E. coli se déclare, il est assez difficile d’en déterminer la source pour de nombreuses raisons, notamment parce qu’il faut demander à tous ceux qui sont tombés malades ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont mangé. Ce n’est que si une source commune d’infection potentielle peut être identifiée que la chaîne d’approvisionnement sera impliquée. À ce stade, si toutes les personnes malades ont mangé de la laitue romaine, les autorités sanitaires commenceront à tester la laitue des sources concernées et à demander aux vendeurs de fruits et légumes de commencer à suivre la source de la laitue des restaurants et/ou des épiceries qui ont fourni de la laitue à ceux qui ont été infectés. Un communiqué récent du gouvernement canadien concernant les récentes infections à E. coli décrit “la cause possible de la contamination” car elle n’est pas sûre à 100 %. Et après avoir identifié les sources probables et les avoir testées, il a révélé que “tous les produits qui ont été testés se sont révélés négatifs pour E. coli”.

Cependant, en examinant les informations sur les chaînes d’approvisionnement, le gouvernement a pu restreindre la recherche aux régions côtières de culture du nord et du centre de la Californie. C’est une zone énorme. En quoi la technologie des chaînes d’approvisionnement pourrait-elle aider ? Selon l‘article de Walmart : “Au lieu de prendre une semaine pour trouver des informations sur la présence potentielle de salmonelles dans un produit, le suivi de la chaîne de blocage ne prend que quelques secondes”. Walmart ne précise pas si ces informations auraient pu être plus précises, mais c’est probablement aussi le cas du réseau Food Trust d’IBM. Si les sources de la laitue romaine avaient pu être retracées avec plus de précision à des fermes ou des fournisseurs spécifiques plutôt qu’à une grande région côtière, alors beaucoup moins de produits auraient été détruits. Il est également possible que la source réelle ait pu être identifiée et que les futures épidémies aient pris fin à partir de cette source, mais ce processus d’identification pourrait avoir lieu sans la technologie de la chaîne de production. Il existe d’autres systèmes pour remplir les fonctions de registre, comme l’indique un article sur les efforts du Canada pour développer une technologie de chaîne de blocage similaire. Selon le Dr Lawrence Goodridge, professeur associé en sécurité alimentaire à l’université McGill, “il existe de nombreuses autres approches de traçabilité”. Il souligne que “l’un des principaux arguments de vente de la chaîne de traçabilité est l’idée de passer des documents papier aux documents numériques, mais nous n’avons pas besoin de chaîne de traçabilité pour cela”. Il soutient que les tableurs pourraient gérer cette partie du puzzle, mais il y a au moins un autre gros problème en dehors du système de registre que la chaîne de traçabilité ne peut pas résoudre. Il s’agit de la question de l’étiquetage du produit. La société canadienne Adastra Corp. tente de résoudre les mêmes problèmes qu’IBM. Marcos Da Silva, un grand défenseur de la technologie de la chaîne d’approvisionnement, déclare qu’Adastra n’a toujours pas résolu le problème de l’étiquetage des produits vivants avec une sorte de code barre ou d’autocollant qui ne se détacherait pas pendant la production, ce qui est un problème énorme car l’étiquetage du produit, qu’il s’agisse de poulets, d’avocats ou de substances minières, est la seule façon de suivre le produit à chaque étape de la chaîne d’approvisionnement, quel que soit le système de registre utilisé. Actuellement, IBM dispose d’une solution qu’elle appelle “ancres cryptographiques“. C’est quelque chose qu’une petite entreprise canadienne ne sera probablement pas en mesure de créer sans d’énormes sommes d’argent. Et c’est là un autre exemple de la difficulté de trouver des chaînes de production pure du Canada dans lesquelles investir.

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