avril 27, 2024 1:19 AM

Pourquoi G4S refuse les offres de rachat de GardaWorld?

GardaWorld avait fait une dernière offre de 3 milliards de livres. G4S assure la garde de propriétés privées, stades sportifs et événements musicaux mais surtout d’ambassades, des services judiciaires et des prisons. Bien qu’elle G4S propose à ses actionnaires une « Vision 2025 », elle est voué à un avenir incertain. Elle a perdu ses parts de marché en raison d’une série de scandales.

/ Publié le novembre 10, 2020

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Après plusieurs rejets, la société canadienne de sécurité GardaWorld a annoncé avoir étendu son offre pour le rachat de son concurrent britannique G4S (LSE: GFS). GardaWorld a déclaré que l’offre, de 3 milliards de livres sterling, restera valable jusqu’au 28 novembre. Cependant, les dirigeants de G4S semblent intransigeants et refusent toutes les offres de GardaWorld.

 GardaWorld vs G4S: un match à bâtons rompus

Alors qu’ils avaient jugé cette offre « peu attrayante et opportuniste », les actionnaires de G4S disposent désormais d’un délai de trois semaines supplémentaires pour examiner cette offre de 190 pence par action. Dans une lettre publié lundi matin sur le marché, John Connolly, PDG de la société britannique, a appelé ses actionnaires à ignorer l’offre de GardaWorld et a estimé qu’elle « sous-évalue considérablement » l’entreprise.

En juin dernier, G4S a déjà rejeté deux offres de la part de GardaWorld. Une première offre à 145 pence par action et une deuxième établie à 153 pence par action. En septembre, la société canadienne avait fait sa dernière offre de 3 milliards de livres (soit 4 milliards de US dollars), mais en vain. Elle a fini par accuser les directeurs de G4S de refuser de s’engager et s’est directement tournée vers les actionnaires, pour leur soumettre son offre.

GardaWorld affirme qu’il y a de « sérieux problèmes » avec le régime de retraite de G4S. Elle a également clamé qu’elle aidera les actionnaires à « regarder sous le capot », accusant l’équipe de direction de G4S de ne pas avoir tenu ses promesses durant les sept dernières années.  

Un enjeu de taille pour le Royaume-Uni

Bien que d’autres sociétés publiques britanniques ont été privatisées, à l’image de l’aérospatial Cobham (vendu pour 5,3 milliards de US dollars à l’américain Advent) ou la société de satellites Inmarsat (acquise par Apax et Warburg Pincus pour 6 milliards de US dollars), il semblerait que ce ne soit pas la même histoire pour G4S. Cette dernière assure la garde de propriétés privées, stades sportifs et évènements musicaux mais surtout d’ambassades, des services judiciaires et des prisons. Ce qui donne à l’opération un enjeu sécuritaire de haute importance. GardaWorld envisage d’opérer un « changement culturel » si elle prend le contrôle, ce qui fait naturellement peur aux britanniques.   

De plus, les foudres de la crise pandémique ont obligé G4S au passage accru à la demande numérique. Alors qu’elle a déjà vendu la plupart de son activité de trésorerie américaines à Brinks en février 2020, elle risque de faire pareil pour ses opérations de trésorerie au Royaume-Uni. Ce qui induirait à supprimer jusqu’à 1150 emplois.

Un problème d’égo ?

Fondée en 2004, G4S est une société nettement plus grande que GardaWorld. En 2019, elle a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 9 milliards de dollars, avec 530 000 employés dans 85 pays. Créée en 1972, GardaWorld est majoritairement détenue par le fonds d’investissement BC Partners. Elle emploie 100 000 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires de 2,7 milliards de dollars en 2019. Une différence de taille qui pose encore une fois problème de l’autre côté de l’atlantique.

De son côté, M. Conolly a affirmé que « GardaWorld et BC Partners ont désespérément besoin d’avoir accès au bilan et aux flux de trésorerie importants de G4S afin de financer cette acquisition et leur stratégie de croissance alimentée par les acquisitions. »

G4S estime qu’il est impossible pour ses employés et ses actionnaires de soutenir une acquisition qui serait plus de dix fois plus importante que la plus grande acquisition de GardaWorld.

En tout cas, il faut dire que G4S a un avenir incertain. Elle a perdu ses parts de marché en raison d’une série de scandales, dont la perte d’un contrat du gouvernement britannique pour la gestion de la prison de Birmingham l’année dernière.  

Allied est également sur le coup !

Allied Universal, un des plus grands opérateurs aux États-Unis, est un concurrent sérieux de GardaWorld pour cette offre de rachat publique. G4S a déclaré la semaine dernière qu’elle a rejeté une proposition de 3,25 milliards de livres sterling (soit 210 pence par action) de l’américain. Et afin de justifier ces rejets répétés des offres du canadien GardaWorld, elle a déclaré avoir reçu « une offre indicative hautement conditionnelle de la part d’Allied, soumise à d’importantes exigences de diligence raisonnable ». De quoi enflammer les enchères et prolonger encore plus cette histoire.

Quelle que soit la raison, G4S se maintient

Que ce soit pour des raisons de sécurité nationale, d’égo ou de pricing, G4S ne se met pas la pression. Ses dirigeants estiment qu’il n’y a pas vraiment d’urgence à réaliser une fusion-acquisition. Au moment où les deux parties ne cesse de se remettre en question, il s’avère difficile de juger de la bonne foie de chaqu’une dans des négociations visant à courtiser les actionnaires.

 En signe de confiance, G4S propose à ses actionnaires une « Vision 2025 » concernant ses objectifs financiers. ElIe se dit prête à relever sa croissance annuelle de revenus à 6% et sa marge bénéficiaire à 7%. Des objectifs qu’on peut qualifiés comme ambitieux, mais sont-ils réalisables?   

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(Image présentée par Lars Schmidt (CC BY 3.0) via Wikimedia Commons)

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