avril 25, 2024 5:40 AM

L’élection américaine et le secteur de l’énergie

Avec les élections américaines dans moins d'un mois, l'issue est encore loin d'être certaine. Mais quelle que soit l'orientation de l'électorat américain, il est indéniable que les Canadiens peuvent s'attendre à ce que cette décision ait un impact sur leur avenir. Le secteur de l'énergie, en particulier, sera probablement touché, car les positions des candidats sont diamétralement opposées, ce qui reflète le dilemme auquel sont déjà confrontés les investisseurs et les entreprises canadiennes.

/ Publié le octobre 7, 2020

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Vendredi, Donald Trump a annoncé qu’il avait été testé positif au COVID-19 et qu’il avait ensuite été admis à l’hôpital pour un traitement préventif. Un rappel que l’économie du Canada, et du monde entier, est impliquée dans le sort de la présidence : la bourse, y compris le TSX, a immédiatement été touchée. Mais rien n’est plus évident que le prix du pétrole. Le pétrole brut a chuté de 3,7 % à la suite de cette nouvelle, ce qui souligne le lien étroit entre le président et le secteur de l’énergie.

En effet, l’un des nombreux domaines politiques contestés entre les deux candidats porte sur l’avenir du secteur de l’énergie, comme cela a été rappelé lors du débat de la semaine dernière. Malgré le chaos et la confusion de la rencontre, la position des deux candidats ne fait aucun doute. M. Trump a fait pression pour le statu quo, esquivant la science du changement climatique et dénigrant les politiques énergétiques alternatives de M. Biden. Mais même Trump a semblé essayer de capitaliser sur un certain sentiment écologique, vantant son bilan en matière de voitures électriques et de plantation d’arbres.

Les Américains se rendront aux urnes dans un mois pour départager les deux candidats et les programmes respectifs de leurs partis. Les Canadiens n’auront pas leur mot à dire, mais il ne fait aucun doute qu’ils seront touchés par le débat sur l’avenir climatique et énergétique qui fait rage des deux côtés de la frontière.

Trump a fait pression pour que le pétrole et le gaz soient moins chers et plus abondants, notamment par une coopération avec le Canada

Si le président Trump et le Canada n’ont pas toujours été d’accord, les combustibles fossiles sont un secteur sur lequel ils semblent s’entendre. Au début de son mandat, le controversé président a autorisé et accéléré les travaux sur le gazoduc Keystone, symbole de l’étroite collaboration entre les deux pays dans le secteur de l’énergie. Et de leur dépendance continue aux combustibles fossiles. Le projet n’est pas le seul, un plan ferroviaire Alberta-Alaska et d’autres sont en cours de réalisation, renforçant encore le partenariat entre les États-Unis et le Canada.

M. Trump a donné toutes les raisons de penser que cela se poursuivra au cours de son deuxième mandat, ce qui soulagera les Canadiens dans le secteur de l’énergie, qui représente la plus grande valeur d’exportation entre les deux partenaires commerciaux proches. Il représente également un fossé croissant au Canada, entre les provinces rurales qui dépendent de l’industrie des combustibles fossiles et les centres urbains, financiers et technologiques où les investisseurs se sont tournés vers les énergies alternatives. Une attitude qui se reflète dans l’attitude du démocrate américain sur le billet.

L’ambitieux plan climatique de M. Biden pourrait réduire les revenus du secteur énergétique canadien

Joe Biden n’est guère un pilier de l’idéologie de gauche (il a été critiqué par la gauche américaine) mais, dans le secteur de l’environnement, il a promis des dépenses substantielles et des changements importants. Qu’il s’agisse de revenir à l’accord de Paris et de le faire appliquer, ou de produire de l’électricité sans carbone d’ici 2035, ses politiques représentent un détournement important de la voie tracée par Trump au cours des quatre dernières années.

Il ne fait aucun doute que ses efforts, s’il est élu, réduiront les revenus des industries pétrolières et gazières déjà en difficulté aux États-Unis et au Canada. Si le sort de millions, voire de milliards, dépend du ralentissement ou de l’inversion des effets du changement climatique, cela ne signifie pas que les Canadiens qui dépendent de l’industrie pétrolière n’ont pas à s’inquiéter de leur avenir. Pourtant, l’élection américaine n’est pas la seule incertitude sur la table, les Canadiens se débattent déjà depuis longtemps sur les questions de politique climatique et énergétique.

Il n’y a pas de consensus canadien clair sur le climat

Bien que les gouvernements canadiens successifs aient reconnu l’urgence du changement climatique et aient mis en place des programmes d’aide, l’économie reste étroitement liée à l’industrie des combustibles fossiles. Une relation qui se reflète souvent dans la politique gouvernementale en matière de réglementation, d’utilisation des terres et, bien sûr, de dépenses, sapant les mêmes plans mondiaux qu’ils visent à soutenir

En attendant, les investisseurs privés doivent eux aussi se débattre avec la question. Les compagnies pétrolières et gazières sont depuis longtemps les pierres angulaires de l’économie du pays, avec des résultats fiables et constants, mais de nombreux investisseurs se méfient de plus en plus de l’injection de ressources dans ces compagnies. Ne confondez pas leur réticence avec de simples scrupules moraux, leurs préoccupations sont également de nature économique.

Les décisions des investisseurs canadiens dans le secteur de l’énergie seront déterminantes

Le problème des combustibles fossiles est qu’ils sont en voie de disparition et que leurs stocks sont souvent en baisse. Alors que les stocks d’énergies alternatives ont connu un essor considérable (même si l’on exclut la fulgurante Tesla), les géants du pétrole et du gaz comme Exxon Mobil ont vu leur capitalisation boursière diminuer considérablement. La chute d’Exxon Mobile, et du Dow Jones, est l’un des nombreux exemples qui mettent en évidence l’incertitude croissante de l’avenir des sociétés pétrolières et gazières.

Au lieu de cela, les investisseurs se sont tournés vers la technologie, en se concentrant sur les actions qui ont des modèles ambitieux ou innovants, promettant la transformation (ou la transcendance) plutôt que le statu quo. Le Canada n’a pas fait exception non plus, les investisseurs basés dans les centres financiers décidant du sort des opérations pétrolières situées loin des centres villes. Un tel changement reflète les préoccupations climatiques et les prévisions économiques combinées, car les pôles technologiques sont susceptibles de bénéficier des technologies vertes qu’ils adoptent avec enthousiasme.

Quel sera donc l’impact de la présidence américaine sur les investisseurs canadiens ?

Avec un calendrier réglementaire beaucoup plus généreux et un désir évident de voir les combustibles fossiles conserver leur place dans le mode de vie américain (et la bourse), le plan de M. Trump profitera sans doute à de nombreuses entreprises canadiennes à court terme. Toutefois, il lui sera peut-être impossible de freiner les marées du changement, et les investisseurs prendront probablement l’avenir en main, quel que soit l’organe qui contrôle l’exécutif américain.

Si Biden gagne, il pourrait y avoir des opportunités d’investissement considérables aux États-Unis pour la construction, l’énergie et les transports durables. Une chance pour la technologie et l’innovation canadiennes de briller, et les investisseurs sont susceptibles d’anticiper les gains. Toutefois, le changement ne se fera pas du jour au lendemain et, si les Canadiens continuent à soutenir l’industrie des combustibles fossiles, celle-ci sera florissante bien après le départ de M. Biden.

En fin de compte, même si les marchés jouent un rôle différent, ils souffriront certainement de l’incertitude. L’avenir de la politique et des entreprises énergétiques canadiennes est entre nos mains, et c’est à nous d’en décider.

(Image présentée par Falkenpost via Pixabay)

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