avril 24, 2024 1:07 AM

La richesse des milliardaires canadiens s’accroît à mi-pandémie malgré la crise sanitaire et économique

Le Canada commence à peine à se remettre du fort ralentissement économique provoqué par la grave crise sanitaire, mais les plus riches ne ressentent pas tout à fait la même chaleur. Un nouveau rapport montre que la richesse des milliardaires canadiens a en fait augmenté de plus de 25 % par rapport au pire de la pandémie, preuve de la robustesse de leurs avoirs et de l'étrange société que nous partageons apparemment.

/ Publié le septembre 3, 2020

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Des restaurants ont fermé, des compagnies aériennes ont fait le plein d’essence, les dettes se sont multipliées et les banques ont été meurtries par la pire crise de l’histoire moderne du Canada. Les ménages ordinaires se sont battus et les petites entreprises ont été contraintes d’accepter des prêts du gouvernement pour se maintenir à flot. Pourtant, les plus riches ont connu une autre histoire. La richesse des 20 plus grands milliardaires canadiens a en fait augmenté au cours des derniers mois de récession.

Les analystes du Canadian Center for Policy Alternatives ont brossé un tableau sinistre du contraste saisissant entre la richesse croissante d’un groupe de Canadiens triés sur le volet et le reste du pays pendant la pandémie. Les données étant difficilement accessibles à ces personnes très privées, les auteurs nous rappellent que leurs données (pour la plupart tirées des rapports de Forbes) sont imparfaites. Pourtant, leurs conclusions sont révélatrices d’un fossé structurel et de la nature curieuse de cette crise et de cette reprise particulières.

Les milliardaires voient leur richesse augmenter de 26 % depuis, malgré 2020

Les données qu’ils ont pu recueillir sont assez claires. Depuis mars de cette année, la richesse combinée des 20 Canadiens les plus riches est passée de 141 milliards de dollars à 178 milliards de dollars, soit une augmentation d’un peu plus de 26 %. En outre, pas un seul d’entre eux n’a vu sa richesse diminuer pendant cette période, et moins d’une poignée n’a pas vu sa richesse augmenter.

Certaines fortunes sont prévisibles, comme celle de Tobi Lütke, PDG de Shopify, dont l’entreprise a connu une croissance constante et une nouvelle poussée pendant la période de fermeture. Ici au moins, la poussée est compréhensible ; l’entreprise de Tobi a bien réagi à la crise aux multiples facettes, et il a obtenu en retour une hausse du cours de l’action.

Mais une grande partie de la richesse est concentrée dans les mains de familles indépendantes, dont la croissance se mesure à l’aune d’un ensemble d’actifs et d’entreprises, et non pas seulement d’une ou deux entreprises prospères. Par exemple, la fortune de la famille Thomson (qui détient plus d’un quart de la richesse totale examinée par les auteurs) a augmenté plus que toute autre sur la liste.

La richesse des milliardaires en contraste avec les difficultés auxquelles sont confrontés les Canadiens de la classe ouvrière

Si l’inégalité des revenus et des richesses n’est guère nouvelle au Canada, il est décourageant de la voir à l’œuvre. Pourtant, la pandémie a facilement démontré les disparités de richesse entre les Canadiens. Dès le début de la pandémie, les pertes d’emploi ont été très importantes, le taux de chômage atteignant des sommets records de près de 14 %. Bien qu’il soit tombé à environ 10 % récemment, des centaines de milliers de Canadiens sont toujours sans source de revenus fiable.

Pire encore, la pandémie a touché de manière disproportionnée les petites entreprises et les entreprises locales qui n’ont pas les capitaux nécessaires pour faire face à la tempête. Les travailleurs, en particulier les jeunes, les femmes et les minorités, ont également été laissés pour compte à un rythme plus élevé par la reprise chancelante.

Un rapport publié cet été par des universitaires canadiens avait déjà mis en lumière ces préoccupations en déclarant que “nos résultats suggèrent que COVID-19 pourrait bien aggraver les inégalités déjà existantes”, mais que leurs données ne tenaient pas compte de la situation des plus riches. Ils finissent par avoir l’air prescient lorsque nous examinons les chiffres de la richesse des super-riches.

Cette situation est particulièrement inquiétante lorsque certaines entreprises qui ont créé de la richesse pour ces personnes pourraient faire plus pour aider leurs employés à faire face à la baisse de COVID-19. Par exemple, les chaînes d’épicerie détenues par les troisième et huitième plus riches ont toutes deux été critiquées pour avoir supprimé une augmentation de salaire pour les travailleurs “essentiels” pendant l’été. L’une de ces entreprises, Loblaws, a vu ses actions augmenter lorsqu’elle l’a fait.

Un bilan positif ?

Si l’inégalité des richesses n’est pas saine pour une économie ou une société à long terme, il y a du bon à trouver dans cette nouvelle par ailleurs désolante. Il est évident que la richesse continue de croître quelque part au Canada. Ce n’est peut-être pas là que nous en avons le plus besoin, mais vous savez qu’une économie est vraiment en pagaille lorsque même les hyper-riches voient leur fortune s’écrouler.

Mais en outre, sous le malaise évident ou le “ça pourrait être pire” évident, il y a un récit qui devrait donner un peu de confiance aux investisseurs. La croissance de la richesse des milliardaires est également la preuve que la reprise des marchés boursiers est au moins un peu plus que superficielle. Si la richesse créée n’est peut-être pas destinée aux Canadiens ordinaires, il y a de la croissance. Là où il y a de la croissance, il y a un potentiel et, grâce à une gestion prudente et à des structures politiques permettant de le nourrir, les entreprises canadiennes que ces milliardaires possèdent peuvent continuer à naviguer dans la crise et, à long terme, renforcer la reprise.

(Image présentée par Jason Hafso via Unsplash)

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