mars 28, 2024 12:00 PM

Freeland annonce un nouveau budget…qui va bénéficier du rebond ?

Avec des dépenses fiscales supplémentaires à venir, Freeland est loin de mettre un terme aux dépenses de relance record du gouvernement. Dans le sillage du COVID-19, selon eux, ces dépenses sont nécessaires pour maintenir l'économie à flot à court terme et l'aider à se redresser à long terme. Mais quelles entreprises bénéficieront le plus de ces dépenses, et de la fiscalité, selon eux ?

/ Publié le décembre 3, 2020

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Lundi, la ministre des finances Chrystia Freeland a dévoilé le tout nouveau “mini-budget” du gouvernement fédéral. Avec 51,7 milliards de dollars ajoutés au pot de la relance économique, et 70 à 100 milliards de dollars supplémentaires prévus (si ce n’est en détail), l’annonce marque un ajout à la recette déjà très complète du gouvernement pour la reprise. Mais comment l’argent sera-t-il alloué, et quels indices pouvons-nous en tirer pour déterminer qui en bénéficiera ?

Le nouveau plan budgétaire fédéral de Freeland… ne fait que maintenir le statu quo

Bien qu’il y ait eu beaucoup d’agitation autour de leur annonce ce lundi, l’ajout au budget ne devrait pas être une surprise. Il s’agit d’une augmentation légère, bien que significative, des dépenses fédérales après la COVID-19. Un peu plus de 50 milliards d’euros s’ajoutent à un programme de dépenses déjà important, qui pourrait faire grimper le déficit à 50 % du PIB, un niveau sans précédent. Il a également fourni des indications vagues, bien qu’importantes, sur la destination des fonds de relance supplémentaires pour l’année prochaine.

Et où va cet argent, me direz-vous ? Comme la plupart des 260 milliards qui auront été dépensés sur l’ensemble de l’année 2020 pour les mesures d’aide à Covid-19, le plan actuel est conçu pour soutenir l’économie et les moyens de subsistance des Canadiens. Mais il n’est pas conçu pour faire beaucoup plus, pour l’instant, que de maintenir ouvertes les lignes de vie existantes.

Bien que les aspects macroéconomiques de leur choix soient intéressants et importants, ils ont été largement couverts. Qu’en est-il des hausses d’impôts pour payer les dépenses supplémentaires ?

Les dépenses dépasseront les nouvelles taxes de Freeland, mais elles ne doivent pas être ignorées

Afin de contribuer à assouplir le coussin fiscal du généreux plan de dépenses fiscales du Canada, le ministre Freeland a annoncé, et prévu, certaines augmentations d’impôts. Les augmentations de recettes prévues pour le gouvernement fédéral restent toutefois bien au-delà des dépenses estimées. Malgré leur faible importance par rapport au budget, leur impact sur certaines industries et certains individus pourrait être considérable.

D’une part, les géants de la technologie en ligne pourraient voir leurs activités canadiennes réduites par les nouvelles obligations de payer la TPS et la TVH. Bien que l’on ne sache pas exactement quelle part de ces dépenses sera répercutée sur les consommateurs, elles représentent des millions, voire des milliards de recettes supplémentaires pour le gouvernement fédéral.

Une autre mesure vise les plus riches, ceux qui bénéficient d’options d’achat d’actions sur leur régime de rémunération, qui seraient désormais taxés beaucoup plus lourdement, et à un niveau inférieur, qu’auparavant. Bien qu’il y ait quelques exceptions (nous y reviendrons plus tard), le gouvernement canadien prévoit déjà un impact plus important sur les hommes riches, mais il reste à voir dans quelle mesure cela pourrait nuire aux entreprises.

Comment les investisseurs avertis peuvent-ils tenir compte de ces nouvelles décisions budgétaires ?

Bien que la plupart des solutions proposées par Chrystia Freeland soient générales et s’appliquent aux Canadiens dans différents secteurs (comme l’extension des subventions aux salaires ou aux loyers), certains secteurs seront plus touchés que d’autres. Même si les retombées immédiates de ces décisions prendront probablement un certain temps à se régler, il existe quelques tendances sous-jacentes que nous pouvons déjà commencer à relever. Tendances que les investisseurs devraient prendre en considération.

Ce sont les aéroports, et non les compagnies aériennes, qui seront les gagnants immédiats dans les dépenses actuelles

Alors que le secteur aérien, en général, a ressenti la crise du Covid-19 de manière particulièrement dure, le ministre Freeland ne semblait pas disposé à annoncer un grand renflouement ou des filets de sécurité plus étendus pour Air Canada ou d’autres compagnies aériennes.

Au lieu de cela, ils ont un ensemble fragmentaire de mesures plus petites qui visent spécifiquement les aéroports. L’aide aux paiements de transfert, l’exonération ou le report du paiement des loyers pour les aéroports de différentes tailles et les nouveaux financements pour les autorités aéroportuaires représentent une somme considérable. Des ordres de grandeur qui dépassent les 180 millions prévus pour le rail. Même si nous pourrions éventuellement voir des renflouements pour aider les grands transporteurs, les entreprises qui dépendent des aéroports pour fonctionner vont maintenant prendre une bouffée d’air frais. Air Canada continue de transpirer des milliards.

Ce sont les jeunes entreprises, et non les grandes entreprises technologiques, qui sont susceptibles de connaître la croissance la plus rapide

L’une des principales caractéristiques des nouvelles annonces est leur régime fiscal, qui favorise clairement les petites start-ups et les entreprises locales par rapport aux grands géants de la technologie. Si certains de ces grands acteurs technologiques se sont remarquablement bien comportés pendant la pandémie, tous les pays étrangers verront probablement leurs revenus canadiens diminuer lorsque la TPS et la TVH commenceront à s’appliquer.

Les investisseurs pourraient également craindre que les négociations du Canada avec des géants de la technologie comme Airbnb ou Netflix ne préparent le terrain pour d’autres pays où ces services ne sont pas taxés, voire pour de nouvelles taxes sur les étoiles montantes de l’internet canadien comme Shopify. En outre, les taxes sur les options d’achat d’actions pourraient réduire la capacité des entreprises canadiennes à attirer des cadres supérieurs de haut niveau ou réduire leurs bénéfices lorsqu’elles le font.

Mais il y a une exception à cette dernière règle : les jeunes entreprises canadiennes en devenir seront exonérées des taxes supplémentaires sur les rémunérations en actions. Cela signifie qu’elles seront encore plus compétitives sur le marché, et plus attrayantes au début pour les talents d’entrepreneurs qui prennent des risques. Cela fait des jeunes pousses, en particulier dans le secteur des technologies, un achat attrayant pour les investisseurs qui cherchent à sortir leurs capitaux des géants instables.

Tourisme et arts : trop tôt pour prendre des risques

Bien que le budget de Freeland offre également une aide financière spécifique au secteur du tourisme dans les provinces canadiennes en difficulté, il serait difficile d’identifier un segment spécifique dans lequel investir. D’autant plus que leur succès à long terme dépend davantage du retour de la confiance des populations ou du moment où le vaccin sera administré.

De même, les beaux-arts voient une réponse non négligeable à leurs demandes d’aide. Malheureusement, comme il est probable que Netflix se retire de certains accords canadiens (ils négociaient à l’origine un accord avec le gouvernement fédéral pour reverser une partie de leurs bénéfices sous forme d’investissements dans les médias locaux), il est peu probable que cela suffise à faire une différence significative pour les opportunités d’investissement. Ainsi, les deux secteurs, bien que gagnants dans l’affaire, ne devraient pas apporter de gains aux investisseurs dans un avenir proche, et il serait sans doute trop tôt pour s’engager.

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(Image présentée par Département d’État via Wikimedia Commons)

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