Le gouvernement fédéral du Canada a révélé jeudi qu’il a consacré une enveloppe de 100 millions de dollars à la réduction des impacts environnementaux de l’industrie pétrolière et gazière. L’objectif est d’éliminer 1,5 millions de voitures de la circulation, de quoi alléger de 100 mégatonnes les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2033. Ce financement (issu du Fonds stratégique pour l’innovation) servira principalement à soutenir le réseau d’innovation pour les ressources propres (RIRP).
Créé en 2017, le RIRP est consortium de 1700 entités constitué d’entreprises, d’ONG, de ministères, de chercheurs mais aussi d’établissements universitaires. Il a pour but d’accompagner des projets de recherche visant à réduire les impacts environnementaux de l’industrie pétrolière.
La transition vers une économie à faible émission de carbone
Alors que le Canada possède la troisième plus grande réserve de pétrole au monde, le secteur pétrolier et gazier demeure de ce fait un vecteur important de son économie : l’énergie représente 20% de ses exportations. Cependant, le pays affiche des émissions par habitant 3 à 4 fois supérieures à la moyenne planétaire. Entre 1990 et 2018 les émissions ont augmenté de 20,9 % au Canada. Des chiffres qui n’arrangent pas le gouvernement fédéral, qui veut se mettre dans la bonne voie pour respecter ses engagements fixés lors de l’accord de Paris. Ce dernier vise à maintenir l’augmentation de la température à moins de 2 degrés Celsius. Passer à une économie à faible émission de carbone devient alors une question cruciale. Il faut en faire davantage !
Révolutionner l’industrie énergétique
Le gouvernement a annoncé que 80 millions de dollars ont déjà été alloué à trois concours de développement technologique. En vue de produire une énergie « plus propre », cet investissement servira à commercialiser de nouveaux produits de l’industrie pétrolière et gazière canadienne. L’élargissement des options pour les grands émetteurs est une priorité pour réduire l’empreinte environnementale. Cela passera essentiellement par la création de nouvelles solutions numériques, ainsi que la mise en place d’un processus d’évaluation approfondi. Le RIRP cherchera à développer des technologies propres révolutionnaires et des solutions de rechange à forte valeur ajoutée. Les petites et moyennes entreprises sont toutes aussi concernées, puisque la moitié du financement leur ait destinées.
“Le Canada est en tête dans le domaine des solutions technologiques propres. Des investissements comme celui-ci, en collaboration avec notre secteur pétrolier et gazier, sont d’une importance vitale pour notre rétablissement après la pandémie du COVID-19. C’est ainsi que nous parviendrons à des émissions nettes nulles d’ici 2050” confirme le ministre des ressources naturelles, Seamus O’Regan, au sein du communiqué gouvernemental.
La Création d’emplois hautement qualifié
Selon le site web du RIRP, les 20 millions de dollars restant du financement seront dédiés à la construction d’un écosystème énergétique durable. Afin de faire progresser la recherche dans les nouvelles technologies de base, il est important de former une main-d’œuvre hautement qualifiée.
” Le gouvernement du Canada s’est engagé à aider à réunir l’expertise en recherche et les entreprises canadiennes qui cherchent à saisir les occasions de croissance et à relever les défis par le développement, la démonstration et l’adoption de technologies et de procédés novateurs, déclare Navdeep Bains, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie. Cet investissement dans le Clean Resource Innovation Network démontre comment nous collaborons avec notre secteur de l’énergie pour faire croître l’économie et créer des emplois, tout en réduisant considérablement les émissions”
Greenpeace Canada conteste
Pour sa part, l’organisation non gouvernementale condamne fortement ce financement. Étant donné que les travailleurs du secteur pétrolier et gazier ont été fortement touchés par les effets de la pandémie, elle estime qu’il s’agit simplement d’une subvention déguisée octroyer à cette industrie. En revanche, elle plaide pour l’adoption de « vraies » solutions climatiques et l’investissement plutôt dans des projets d’énergie renouvelable.
En tout cas, il est sûr que la lutte contre le réchauffement climatique devra passer par une combinaison de stratégies adaptées au contexte régional.
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(Image présentée par JerzyGorecki via Pixabay)
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